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Martin Denoun

Docteur en sociologie, Université de Liège

Présentation

Martin Denoun est docteur en sociologie (EHESS). Il a soutenu en 2022 une thèse intitulée Du salut énergétique au sauvetage de la filière nucléaire française. Enquête sur l'évolution des visions du futur au coeur d'un système sociotechnique au Groupe de sociologie pragmatique et réflexive à l'EHESS. Il est actuellement chercheur post-doctoral au Spiral à l'Université de Liège, dans le cadre du projet MUNDEC aux côtés de Pierre Delvenne et de Céline Parotte. Ce projet est consacré à une comparaison européenne des dégradations ordinaires des infrastructures nucléaires.

Dans le cadre de sa thèse, il a étudié la manière dont l'industrie nucléaire française se projette dans le futur, en étudiant les mutations importantes que subissent ces visions du futur au cours des dernières décennies et leurs conséquences sur l'infrastructure électronucléaire. De manière plus large, il s'intéresse à la manière dont des systèmes sociotechniques se fragilisent et se défont.

Dans le cadre de son post-doctorat à l'Université de Liège, il travaille sur le phénomène de la corrosion sous contrainte qui a généré des fissures, découvertes en 2021, sur une grande partie des réacteurs nucléaires du parc français. Dans ce cadre, il poursuit son enquête sur les processus de fragilisation des systèmes sociotechniques en s'intéressant à la politique des matériaux nucléaires.

La thèse

La thèse porte sur la manière dont les acteurs du milieu nucléaire français se projettent dans le futur depuis les années 1940 jusqu'à nos jours. Elle montre que jusqu'au début des années 1980, l'engagement dans le futur de ces acteurs s'effectuait sous un régime de salut : celui dans lequel les visions du futur proposent de révolutionner notre rapport à l'énergie et à la matière en promettant l'abondance et l'autonomie par la délivrance des attaches géologiques. A partir de la fin des années 1980, et de manière accélérée depuis le début des années 2000, ces acteurs s'engagent dans le futur sous un régime de sauvetage : celui dans lequel les visions du futur proposent de préserver les acquis passés et par là la possibilité d'un futur par la maintenance des conditions minimales d'existence du système sociotechnique. On assiste à une mutation d'ampleur qu'il faut bien expliquer : comment des acteurs qui se projetaient auparavant dans l'éternité d'un système productif font-ils pour affronter l'hypothèse crédible de son arrêt ? Pour décrire cette mutation, cette thèse accorde une place centrale à l'infrastructure du combustible nucléaire. Empiriquement, l'enquête porte sur les programmes, les projets et les scénarios qui engagent l'industrie électronucléaire dans le long terme. Elle s'appuie pour cela sur un large corpus d'entretiens, sur un important corpus documentaire et sur une sélection d'archives.

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