Mes travaux de recherche ont porté pendant plusieurs années sur les pratiques de soin en santé mentale. J’ai d’abord étudié les infléchissements des parcours de vie lorsqu’apparaissent des troubles mentaaux graves et que la psychiatrie joue un rôle tout à la fois de risque et ressource, autour de la notion d’expérience sociale de la maladie mentale. Je me suis ensuite intéressée aux régulations des dimensions contraignantes des pratiques de soin et d’accompagnement, dans le domaine de la santé mentale, ainsi qu’aux formes prises par la prise en compte du consentement de la personne, au sein d’un collectif de recherche pluridisciplinaire, le collectif Contrast. Mes récents terrains de recherche ont été des unités sécurisées et la gestion des troubles du comportement en contexte de soin.
Plus récemment, j’explore de nouvelles questions de recherche, autour du traitement des comportements perturbants dans des situations où la communication verbale n’est pas possible. Je m’intéresse à la fois aux processus de qualifications des capacités et des intentions des personnes, à la formalisation des savoir-faire qui s’élaborent dans les pratiques de soin et d’accompagnement, pour interpréter les comportements et y répondre, et à la dimension corporelle des pratiques de soin. J’étudie ces questions au sein du réseau Non Conformes, qui réunit chercheurs en sciences sociales et cliniciens et s’appuie sur des recherches comparatives, notamment entre la France, le Chili et le Brésil.