Sociologue, chargée de recherche CNRS
Chercheuse associée au Ceraps
Contact : lucile.ruault(at)cnrs.fr
L’organisation sociale de la procréation représente un fil rouge de mes recherches.
Ma thèse a exploré, à partir des mobilisations pour l’avortement libre et de collectifs féministes de self-help de 1972 à 1984 en France, les soubassements de la politique contemporaine de régulation de la fécondité. En étudiant ensemble les conditions de médicalisation et d’appropriation féministe des soins, elle propose ainsi une sociohistoire de l’encadrement des corps des femmes sous l’angle des processus ayant conduit à l’exclusion des savoir-faire abortifs de « femmes ordinaires » et à façonner des normes consacrant le principe d’une maîtrise anticipée et technicisée de la fécondité.
Dans le cadre de la recherche « GlobHealth », un post-doctorat sur l’histoire de la génétique médicale et son inclusion parmi les dispositifs du gouvernement « global » de la santé depuis la fin des années 1970 m’a conduite vers les politiques maternelles et infantiles développées autour du contrôle des maladies héréditaires (notamment des hémoglobinopathies dans les pays du Sud global).
Mes travaux actuels prolongent cet intérêt pour la procréation en situation critique : ils proposent de saisir le travail procréatif – les inégalités qui le structurent, ses normes et instances régulatrices, la socialisation à ces enjeux – mis à l’épreuve de la maladie, en particulier dans le monde du cancer.
Parallèlement, je m’intéresse aux conséquences de l’introduction de la génomique sur les manières dont professionnel×les et patient×es font collectivement sens du cancer, dans le cadre d’un projet INCa mené avec Claire Beaudevin, Catherine Bourgain, Marie Mathieu et Ashveen Peerbaye.
Centre de recherche, médecine, sciences, santé, santé mentale, société
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